21 mars 2018

Message de Patrice Mugny

Patrice Mugny

Nos sociétés sont confrontées à des médias souvent plus loquaces que réfléchis, des journalistes politiquement et religieusement peu formés, des réseaux sociaux qui mêlent les informations et les rumeurs, des nouvelles idéologies, des complotistes, des campagnes de dénigrement, des débats religieux sans tolérance, des tolérances sans convictions. Il suffit de voir la difficulté de débattre au sein des partis et des mouvements comme le féminisme des questions liées à l’islam politique, dont le port du foulard n’est qu’un des aspects emblématiques,pour comprendre la nécessité impérieuse de sortir des échanges idéologiques et contraints pour libérer la parole.

Pour cette édition 2018, puisque l’Orient et peu à peu par effet de halo l’Occident sont au cœur de moult débats concernant les femmes, leur rôle ou plutôt leurs rôles, leurs droits et revendications, leurs militantismes pour réinstaller la religion dans la vie publique ou au contraire l’évacuer, nous mettons ces sujets au centre de notre scène*. Nous sommes même allés à la rencontre de femmes incarcérées dans des prisons genevoises. Au moment où les dérives dogmatiques tendent à empoisonner nos sociétés, que ce soient par les succès de partis extrémistes, les montées de tendances antisémites et islamophobes ou de rejets par des populations nouvellement arrivées de valeurs essentielles de nos cultures, il nous semble nécessaire, même si nous l’avions déjà partiellement fait lors des précédentes éditions, de donner en 2018 une importance particulière à cette grande moitié de l’humanité que sont les femmes. Dans notre cas, nous parlerons surtout des femmes d’ici et de là-bas, cet Orient si proche.

* Nous ne parlons pas ou peu ici des scandales sexuels qui défraient la chronique depuis des mois.

Patrice Mugny
Président du Festival International du Film Oriental de Genève